La plus grosse claque de toute ma vie !

Hello !

Je te parlais il y a peu sur instagram de ce kinder country qui avait changé ma vie … Ok, je t’ai peut-être un petit peu laissé.e dans le flou mais j’avais besoin de réfléchir à tout ça avant de t’en parler par ici.

Pour contextualiser la situation, on est au jour 17 du confinement et j’ai une terrible envie de sucré. Je check mon fil d’actualité youtube et … BIIIM je tombe sur la vidéo d’une fille qui reproduit ces goûters d’enfance : kinder country, dowap et brownie brossard … C’était parfait ! Je regarde cette vidéo (d’ailleurs la recette du kinder country est diiiingue) et je jette un coup d’œil au reste de son contenu jusqu’à tomber sur cette vidéo : T’ES BONNE (ou comment  se foutre la paix cet été). De fil en aiguille je fini par regarder la moitié de ses vidéos en une après-midi, enfin plus particulièrement toutes celles qui abordent les thématiques du corps, de la beauté, des complexes.

Et là, je me suis pris la plus grosse claque de ma vie. Matisse, 21 ans, complexée depuis qu’elle en a 12 par tout un tas de trucs idiots se prend la plus grosse claque de sa vie. Tous les schémas ancrés en moi depuis que j’étais adolescente étaient en train de se déconstruire, les uns après les autres. Une véritable implosion, libératrice.

Et là j’ai compris.

J’ai compris qu’il y avait un juste milieu entre profitez de la vie et prendre soin de soi.

Ça, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé. Les deux peuvent s’allier et c’est même comme ça qu’ils sont faits pour fonctionner le mieux. Jusqu’alors, j’étais à fond dans le sport, dans le fitness, dans l’alimentation « healthy » (et healthy était loin du gourmand dans mon assiette), dans le contrôle strict de mon poids et de ma morphologie. Je ne suivais que des fitgirls et des comptes instagram de nourriture « saine » qui ne te rassasie pas du tout mais c’est pas grave, c’est pas ça le plus important. Le plus important c’est que tu donnes à ton corps « rien que ce qu’il a besoin, pas plus » ! Et puis au bout de quelques jours, évidemment puisque ce n’est pas un mode de vie stable, j’explosais. Je mangeais absolument tout ce qui me faisait plaisir sans réfléchir à leur composition, au taux de sucre, de lipides et autres débilités. Et mon dieu ce que je m’en voulait quelques heures plus tard. Un vrai cercle vicieux dans lequel je m’étais enfermée toute seule. Enfin presque toute seule.

J’ai compris que mon corps savait ce qui était bon pour lui, que je n’avais qu’à lui faire confiance, lui laisser le volant.

Au fond de moi, si je m’écoute, je sais quand j’ai faim. Je sais aussi quand j’ai envie de manger un burger, ou plutôt une méga assiette de brocolis. Je sais quand j’ai envie de faire une séance de cardio, ou plutôt un super stretching. Et en fait, ces envies elles ne viennent pas toute seule, de nulle part ! Alors pourquoi je ne les écoute pas plus ? Pourquoi je ne les laisse pas décider ? Ces envies, en fait c’est mon corps qui parle. Quand mon corps me dit « je suis fatiguée », je vais dormir. Je l’écoute. Quelqu’un peut il me dire pourquoi quand mon corps me dit j’ai faim d’un truc bien rassasiant, je lui donnerais une salade ? AUCUN FICHU SENS.

J’ai compris que je n’avais aucune raison de culpabiliser pour quoi que ce soit.

Que si j’écoutais mon corps, que si je lui donnais ce qu’il avait envie, que ce soit une pomme ou une part de gâteaux, je n’avais pas le droit de m’en vouloir. Je n’avais pas le droit de me dire que j’étais nulle et que je n’avais aucun mental. Que c’était même le contraire en fait ! Que je devais être fière de savoir déceler ce dont j’avais vraiment envie à l’instant T. Que je devais être fière de connaitre mon corps par cœur et de le laisser décider.

J’ai compris ce que c’était que vraiment prendre soin de soi.

Prendre soin de soi, c’est pas se restreindre, se priver et se rabaisser pour essayer de devenir plus jolie. Mais prendre soin de soi, ce n’est pas non plus se donner l’excuse de « on n’a qu’une vie » pour enchaîner, excès sur excès, en essayant de se prouver que « on fait ce qu’on veut« . En fait prendre soin de soi, c’est tout simplement une question d’équilibre à trouver, de connaissance de soi et d’introspection.

Ensuite j’ai compris que les stigmates féminins qu’on nous inculquaient depuis le collège n’étaient ni fondés, ni sensés.

On ne se rend pas compte à quel point ça commence tôt … Mon plus vieux souvenir remonte au début du collège, quand en vacances j’allais en vélo jusqu’à la maison de la presse pour m’acheter des magazines dans lesquels on pouvait trouver le jus détox minceur ou les 6 exercices miracles pour se débarrasser de sa culotte de cheval. Alors évidemment, après avoir lu ça on regarde notre corps dans le miroir et on se dit que, ah oui, nous aussi on a des petites vergetures. Vous savez les filles celles juste après avoir eu ses règles pour la première fois, quand votre corps commence doucement à se former, que vous commencez à stocker un peu plus dans les cuisses et dans les hanches. Rien de plus normal et banal en fait, rien de suffisant pour créer un complexe NORMALEMENT ! Et puis les années passent et on retrouve de plus en plus chez nous tout ce qu’il faut, selon « la société » éradiquer : les bourrelets, les poils, la cellulite, le ventre, le gras …

Mais bordel, on se rend compte de la nocivité du processus ??? On se rend compte qu’avec toutes ces merdes, on forme les petites filles à être complexées toute leur vie parce qu’elles ne ressemblent pas à ces nanas retouchées ?

NON évidemment ! Parce qu’on préfère fermer les yeux et continuer de vendre des programmes minceur, des crèmes minceurs, des cures minceurs à des nanas qui sont pourtant magnifiques que d’aider les jeunes femmes à s’épanouir et à être bien dans leur peau.

J’ai aussi compris que j’avais le droit de faire attention à moi pour me trouver plus jolie, me plaire, tomber amoureuse de moi-même.

Et c’est l’une des choses les plus importantes selon moi. Jusque là, ce genre de messages je l’avais déjà entendu, je l’avais en quelques sortes compris, enfin c’est ce que je croyais …

Mais si vous ne deviez retenir qu’une chose de tout ça, c’est : Pourquoi je fais ça ? Quelle est ma motivation ? Est-ce que je veux plaire à mon mec, à mes parents, à mes proches, à ma famille ? Est-ce que je veux qu’ils me trouvent jolie ? C’est là que je me trompais … La réponse à cette question, on s’en fiche ! Que toi tu sois fière de toi. Que toi tu sois épanouie. Que toi tu sois heureuse. C’est ça qui compte par dessus tout. Que toi, tu te sentes bien. Que tu t’aimes.

Qu’est-ce qu’il m’est passé par la tête pour faire preuve à l’égard de moi-même d’aussi peu de bienveillance. Ah ça oui, je me suis fait mal à coup de « t’as pas de mental », « mon dieu cette cellulite est dégueulasse », « Ok ton ventre est plat, mais ça c’est avant de manger ou de t’asseoir » … Tout ça dans un flot de pensées … Sur le moment, ça me paraissait anodin et surtout terriblement vrai … Je trouve ça terrible de me dire qu’on est une grande majorité dans ce monde à se marteler avec des idées aussi répugnantes que celles que je viens de vous présenter. Qu’on soit autant à vouloir obtenir l’apparence parfaite, non pas pour soi, mais pour plaire aux autres.

Alors oui, tu peux faire du sport à outrance si ça te fais du bien. Tu peux décider d’arrêter de manger du chocolat, des pizzas ou des burgers mais demande toi toujours pour qui tu le fais. Est-ce que c’est pour que tout le monde te trouve canon sur la plage cet été ou est-ce que c’est parce que tu en as besoin pour trouver ton équilibre ?

Parce que si le regard des autres est ta première motivation, sache que tu ne seras JAMAIS satisfaite. Par ailleurs, personnellement j’étais arrivée à un stade où, même les compliments que je recevais, je les interprétais de manière malsaine. On me disait que j’avais perdu du poids, je me disais qu’ils avaient remarqué que j’en avais pris avant. On me disait que j’avais des abdos, je me disais qu’ils se trompaient parce qu’en vrai j’étais toute ballonnée. Et puis à écouter tout le monde, on oublie de s’écouter soi. Et on s’oublie tout court. Notre corps devient un banal objet d’exposition.

Alors oui, j’ai compris que j’avais le droit d’arrêter de me mettre la pression. J’ai le droit de me foutre la paix et d’arrêter de me faire du mal. Qui m’aime me suive, les autres on s’en fout. Loin de moi ces idées toxiques et stéréotypées. J’ai compris ce que je voulais vraiment pour moi : je veux être heureuse et épanouie et tout faire pour atteindre cet objectif. Mais je vais le faire pour moi, pas pour les autres. PEU IMPORTE MON POIDS. PEU IMPORTE MES FORMES.

Et vous savez le pire dans tout ça, c’est que tout ce cheminement dans ma tête s’est fait en une après-midi. En une putain d’après midi ! Pardonnez moi la vulgarité mais j’aurais pu gagner du temps …

J’espère de tout mon cœur que tu comprendras le message que j’avais envie de te passer aujourd’hui et qu’il te marquera autant que moi. Je sais bien que c’est dur de se mettre tout ça dans la tête mais crois-moi, qu’est-ce que ça fait du bien !

J’oubliais … A tous les « Fais attention, ça tombe directement sur les fesses ça » que j’ai entendu … Bah ouais et je les adore mes fesses !

Je vous embrasse,

5 commentaires sur « La plus grosse claque de toute ma vie ! »

  1. Trop bien écrit, t’as tout compris et tu arrives à le transmettre d’une manière incroyable avec tes mots, continue c’est génial j’adore !!!!

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